notre approche
Mobiliser les acteurs et actrices de changement
En 2025, sept ans après sa création, Actions pour le Développement Social (ADS) avait déjà laissé une empreinte indélébile dans les quartiers d’Abidjan. Mais Koffi Yao, le fondateur, savait que pour aller plus loin, il fallait rallumer une flamme collective. « On ne change pas le monde seuls », dit-il un matin à son équipe, réunie dans le petit bureau du siège à Abidjan. « Il est temps de mobiliser les acteurs et actrices de changement. »
L’idée germa lors d’une réunion pluvieuse : organiser un grand forum communautaire pour rassembler ceux et celles qui, chacun à leur manière, parviennent à faire bouger les lignes. Koffi envoya des invitations manuscrites – une touche personnelle – aux dirigeants locaux, aux jeunes activistes, aux femmes entrepreneures, aux enseignants, et même aux artistes de rue. « Vous êtes les racines du changement », écrivit-il. « Ensemble, nous serons l’arbre qui porte des fruits. »
Le jour J, sous un ciel dégagé de mars 2025, la cour de l’école communautaire de Treichville vibrait d’une énergie électrique. Des chaises en plastique multicolores accueillaient une foule hétéroclite. Il y avait Fatou, une tisseuse de Yopougon qui rêvait d’un atelier pour anciennement les jeunes filles ; Souleymane, un étudiant en agronomie passionné par les cultures durables ; et Aïcha, une griotte dont les chansons inspiraient les foules. Tous avaient répondu à l’appel d’ADS.
Koffi monte sur une estrade improvisée, un mégaphone à la main. « Nous avons tous une pièce du puzzle », lance-t-il. « ADS n’est pas là pour tout faire, mais pour connecter vos forces. » Il présente alors le projet : créer un réseau d’acteurs et d’actrices de changement, un espace où idées, ressources et énergies fusionneraient pour des actions concrètes.
Les ateliers commencent. Fatou propose une coopérative textile, et une enseignante offrit d’intégrer des cours de couture à l’école d’ADS. Souleymane dessina un plan pour des jardins communautaires, soutenu par un commerçant prêt à fournir des semences. Aïcha, micro en main, chanta une ode au courage qui fit vibrer l’assemblée, ralliant les cœurs hésitants. Même les enfants, crayons à la main, esquissèrent leurs rêves pour le quartier.
Mais tout ne fut pas simple. Des tensions émergèrent : certains souhaitaient des résultats immédiats, d’autres des projets à long terme. Koffi, médiateur dans l’âme, rappelle la vision commune : « On construit une maison, brique par brique. Chaque idée compte. » À la fin de la journée, un pacte fut scellé – le Réseau des Changemakers d’ADS était né.
Quelques mois plus tard, les fruits de cette mobilisation prennent forme. À Cocody, un jardin communautaire fleuri, cultivé par les jeunes guidés par Souleymane. À Adjamé, les machines à coudre de Fatou bourdonnaient, et les chansons d’Aïcha accompagnaient des campagnes de sensibilisation sur la santé. Chaque acteur, chaque actrice, avait trouvé sa place dans cette mosaïque de changement.
Un soir, Koffi marche dans les rues animées d’Abidjan, croisant des visages familiers – ceux qu’il avait mobilisés. « On n’a pas seulement transformé des vies », pensa-t-il, « on a réveillé une force collective. » ADS, créé en 2018 avec une poignée de rêves, était désormais porté par des centaines de mains, prêtes à bâtir un avenir meilleur.
